LE BARON ET SON PLOMBIER I

Cette aventure m'est arrivée il y a de ça plusieurs années, mais aujourd'hui, trente ans plus tard j'en garde encore un souvenir ému. J'aimerais vous la narrer afin de la revivre encore une fois et peut-être y retrouver mes émois d'antan. À cette époque, je venais de fêter mon vingt-deuxième anniversaire et malgré quelques liaisons amoureuses vite terminées, je n'étais pas un foudre de guerre en ce qui concernait le sexe : en fait je ne connaissais pas vraiment grand-chose comme j'allais m'en rendre compte ce jour là. Depuis un an, j'avais monté mon entreprise de dépannage rapide en plomberie : entreprise qui ne marchait pas trop mal. Le jour où se passa cet épisode, qui allait me faire découvrir une nouvelle face de l'homosexualité, un coup de téléphone d'un homme à la voix angoissée m'appelant d'urgence à son secours, me propulsa par les rues de la ville Équipé de mon nécessaire pour la réparation d'une fuite d'eau, je me retrouvai très vite devant la porte d'entrée d'une superbe résidence bourgeoise située en plein centre ville. Sur une plaque de cuivre ouvragée plusieurs noms se suivaient. Je repérai assez vite celui de mon client : « Monsieur le baron Antoine de Saint Simon » Un noble pensai-je, quelque peu intimidé, en me présentant à l'interphone. Comment cette descendance de la noblesse française allait-elle accueillir un simple plombier issu de la classe ouvrière… Lorsqu'une voix chaude et agréable m'invita à monter au troisième étage, je me sentis légèrement rassuré. Curieux de mettre un visage sur cette voix pleine de charme qui n'avait rien de hautain comme je l'avais craint, j'empruntai l'ascenseur qui me monta rapidement à l'étage désiré. Là, à peine sorti la cabine, avant même que j'essaye de me diriger vers l'une des trois portes du palier, l'une d'elle s'entrebâilla, m'invitant à avancer dans sa direction. Je m'approchai, ma mallette de dépannage à la main, désireux de voir à quoi pouvait ressembler cet homme de haut lignage dont la voix m'avait si chaleureusement accueillie à l'interphone. La porte s'ouvrit entièrement sur une silhouette vêtue d'un peignoir en soie de couleur parme, orné de divers motifs et retenu à la taille par une large ceinture de soie également. L'homme qui me souriait chaleureusement avait certainement dépassé la cinquantaine, il devait même être plus près des soixante que des cinquante. Ses cheveux bruns s'ornaient de quelques fils gris et les minuscules rides qui sillonnaient son front et celles qui se formaient à la jointure de ses lèvres lorsqu'il souriait l'attestaient sûrement. Mais son visage rond aux joues pleines et dodues lui donnait un air poupon qui le rajeunissaient. Derrière des lunettes aux larges branches, ses yeux bleus lumineux brillaient d'un éclat malicieux, prouvant chez lui une joie de vivre et une certaine jeunesse d'esprit. Grand et légèrement enveloppé, sans être vraiment gras, l'homme qui me faisait face avait gardé un charme certain. Ne se doutant certainement pas de mon intérêt pour ce que je tentais de distinguer sous le peignoir, le quinquagénaire pivota sur lui-même : - Suivez-moi, s'il vous plait, me murmura-t-il Que je vous conduise jusqu'au lieu du sinistre. Suivant mon hôte, mes yeux furent automatiquement attirés par les fermes rotondités qui roulaient d'une manière toute sensuelle devant moi. Le spectacle de ces hanches fines de jeune homme qui ondulaient doucement et de ce petit cul bien ferme que dessinait avec une extrême précision le léger tissu du peignoir me procura un instant de pur plaisir. Malgré son âge, l'homme dégageait une réelle sensualité et au fond de moi je dus reconnaître qu'il était encore fort désirable. Les yeux fixés sur son cul qui tanguait agréablement devant moi et que la soie raffinée dessinait avec une précision érotique, un certain désir que je ne pus refréner envahit mon esprit. J'éprouvai soudainement le désir pervers de pouvoir contempler ce corps de quinquagénaire qui se dessinait si nettement sous le léger vêtement qui le recouvrait. À vingt-deux ans, mes préférences en type masculin allaient plutôt aux jeunes mecs de mon âge, et même s'il m'était arrivé de fantasmer quelques fois sur des hommes un peu plus mûrs, jamais encore je n'avais éprouvé une quelconque envie sexuelle pour un quinquagénaire qui aurait presque pu être mon père. Arrivés dans la salle de bain carrelée du sol au plafond, le baron, inconscient du trouble pervers qu'il avait créée dans mon esprit, me montra l'objet de ses soucis. L'eau gouttait de dessous le lavabo dans une bassine à moitié pleine. -- Dès que je m'en suis aperçu, j'ai

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DIMANCHE 6 JUIN 2010

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