UN ENFER ORGASMIQUE - 1

Fermer boutique n'avait jamais été aussi long de toute ma carrière de tenancière de bar. Malgré l'interdit d'opérer après trois heures du matin, certains clients et danseuses étaient encore en « activité » passé cette heure et les cuisiniers n'auraient pas terminé leur nettoyage avant quatre heures du matin. J'étais éreintée et je n'avais qu'une seule envie : rentrer chez moi pour me mettre à poil et rejoindre mon mec sous les couvertures. Mon esprit vicieux de petite nympho fomentait de délicieux fantasmes. Extrapolant à propos de ce que j'allais faire pour réveiller agréablement mon compagnon comme chaque soir après le boulot, j'avais honnêtement juste envie de me faire défoncer la chatte et le cul. À force de bosser dans le milieu du sexe, j'étais devenue une sorte d'esclave, esclave de mon corps à qui je donnais volontairement tous les pouvoirs en dehors de mes activités professionnelles. Malgré le fait que je gérais des dizaines de danseuses exotiques, des centaines de clients tous plus libidineux les uns que les autres et de très gros sous, je savais agir professionnellement. Une fois à l'extérieur du club par contre, je me transformais en quelque sorte. Je devenais tout ce que cette autocensure refoulait une bête de sexe. Vous n'imaginez pas mon bonheur lorsque je tournai la clé dans la serrure pour mettre fin à cette autre journée haute en couleur. Mis à part un client trop bourré qu'il fallut sortir de la place avec un bon coup de pied au cul, une danseuse malade sur la scène et une bataille dans la ruelle derrière, cette soirée s'était somme toute déroulée normalement. Nous avions même empoché un bon magot pour un dimanche soir ! Arrivée à ma bagnole, je distinguai une ombre passer derrière moi. Sentant la panique gagner mes tripes, j'échappai mon trousseau de clés sur le sombre bitume. En cherchant à les ramasser, je sentis une main peser sur ma tête pour m'empêcher de me relever et quelque chose de dur caresser mon derrière. Je figeai complètement dans cette position des plus improbables. La vérité est que cet inconnu m'excitait terriblement dans son approche tout en éveillant une crainte viscérale, presque animale, qui étreignît furtivement mon estomac. Mon instinct reprit rapidement le dessus quoique trop tard mais je réussis tout de même à asséner un violent coup de talons aiguilles dans le tibia de mon agresseur. Il étouffa un cri de douleur et je l'entendis ricaner alors que tout mon corps fut subitement soulevé comme si je n'étais qu'une plume. Je me débattais en fendant l'air des pieds, ridiculement placée sur son épaule comme un sac de pomme de terre. Ce fut le tapis d'une fourgonnette qui m'accueillit brutalement, les portes se rabattant sur ce cloître obscur et horriblement odorant. Je ne voyais que dalle, je n'entendis qu'un bruit de moteur démarrer au quart de tour et les pneus crisser sur l'asphalte de la petite rue déserte. La voiture s'arrêta alors que les premiers rayons de la journée naissante irradiaient faiblement l'espace où j'étais confinée. Dans cette semi-pénombre, je ne voyais que l'éclat métallique des yeux de mon ravisseur ainsi que la blancheur immaculée de son sourire suffisant à travers la vitre de la cage arrière du véhicule où l'on m'avait enfermée pour le voyage, voyage qui me sembla durer une éternité dû à mon impossibilité de me repérer dans l'espace. Je voyais des paquets de corde, des bouteilles de liquide dont je ne m'expliquais pas encore la nature et des trucs comme des clous et des vis qui jonchaient le sol. Mon pauvre c ur battait la chamade, épuisé par cette attente insoutenable. Que me réservait-on ? Ce fou furieux était-il seul, armé, dangereux ? Oui, aucun doute là-dessus J'allais mourir, c'était devenu une certitude L'homme m'obligea à sortir du véhicule en me tirant par les cheveux. Il m'ordonna d'avancer vers un tas de broussailles. J'étais bien trop effrayée pour suivre ce type louche dans ce sous-bois d'où l'on n'entendait que d'étranges craquements et où nos yeux ne percevaient que des ombres furtives. Il m'y poussa sans ménagement et je faillis tomber tête première sur le gazon couvert de brindilles. Dans cet environnement isolé où la peur me déchirait les entrailles et où l'impuissance me paralysait de terreur, cette présence masculine était tout sauf rassurante. Nous avons marché un moment qui me parut très long J'hésitais entre l'option de crier ou celle de m'enfuir, ne sachant trop comment ce type allait réagir. Il était aussi grand et large que mon frigo.

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VENDREDI 5 SEPTEMBRE 2014

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