UNE FEMME AFFAMÉE - 2

Pour une des premières fois pendant ces sept années de mariage. Marc s'énerva pour de bon. Cette fois le travail empiétait bien trop sur ma vie privée, et pour tout dire, j'étais à deux doigts de lui donner raison ; seul mon engagement auprès de Daphné, allié à ma volonté d'affirmer ma condition de femme libre, ne me fit pas céder. Lorsque je partis, les enfants pleuraient sur le pas de la porte, mon eye-liner avait coulé et Marc était si furieux qu'il ne m'adressa même pas un regard quand je sortis. «Merci Daphné, je te revaudrais ça», pensais-je J'espérais que le jeu en valait la chandelle Le temps que je me détache des bras des enfants, que je fasse la route et que je me remaquille en essayant de cacher ces poches que les larmes m'avaient gonflées, j'arrivai vers 21h20 à l'adresse indiquée : une grande maison bourgeoise du début du siècle à laquelle on accédait en empruntant un immense escalier en pierre. Elle m'avait dit d'entrer sans frapper, ce que je fis avec hésitation : je n'aimais pas arriver seule en terre inconnue, ma timidité reprenait alors systématiquement le dessus. Un long corridor orné d'un épais tapis oriental m'accueillit. La lumière diffuse prenait naissance au creux d'appliques sculptées en céramique, les murs lambrissés de bois soutenaient de grands tableaux aux couleurs chaudes. Il y avait de la lumière partout, mais l'impression de pénombre était prédominante. Ça n'était que de faibles éclairages qui avaient peine à disputer l'espace à la nuit. Ce corridor s'ouvrait sur quatre portes et chacune d'elle était ouverte. Je passai la tête au travers des quatre mais ne distinguai pas âme qui vive. La maison qui me semblait silencieuse laissa soudain échapper ce qui ressemblait à des voix étouffées. Drôle d'entrée en matière pour une soirée sensée être «bénéfique pour ma carrière». En tous cas, comme l'avait dit Daphné, cela ne ressemblait pas aux mondanités habituelles, lors desquelles j'aurais déjà serré plusieurs mains, fait trente et une bises et trinqué cinq ou six fois cinq minutes après mon arrivée. Tant mieux. Cependant, d'où provenaient ces voix ? Je me dirigeai vers la deuxième porte sur ma droite, c'était une sorte de salon où s'étalaient un canapé et deux fauteuils, un secrétaire trônait dans un coin, surmonté d'une grande glace devant laquelle j'en profitai pour vérifier ma coiffure et voir si le maquillage emplissait toujours son office. Deux portes dans cette pièce. Cette fois entrebâillées. Les voix semblaient plus proches maintenant. Je choisis celle de droite. Elle débouchait sur un étroit couloir terminé par une porte entrouverte d'où, sans plus de doute, émanaient les voix. J'avançais avec précaution, pour ne pas éveiller l'attention des personnes présentes avant d'avoir humé l'atmosphère. Ce que je vis en premier, c'est le dos d'une femme, vêtue d'une robe de couleur pourpre, échancrée jusqu'à la taille. Une autre se tenait à ses côtés, légèrement orientée vers moi. Elle semblait avoir une trentaine d'années, était rousse, le nez aquilin et portait également une robe d'un bleu nuit éclatant. Le reste des lieux me restait interdit, l'embrasure ne me donnant accès qu'à quelques centimètres de perspective. Je tendis l'oreille pour percevoir les conversations, mais celles-ci m'échappaient, on aurait dit que tout le monde chuchotait dans cette pièce. Soudain, un rire que je connaissais bien retentit derrière moi. - Oh ma chère ! Vous voilà enfin ! Nous vous attendions avec impatience. Vous avez du retard - Excusez-moi, ça n'a pas été facile de me libérer - Ce n'est pas grave, j'ai eu peur un instant que vous ne veniez pas. L'essentiel est que vous soyez là, n'est-ce pas ? Vous n'êtes pas entrée encore ? Allez, suivez-moi que je vous présente. D'ailleurs, voici Dominique, la maîtresse de maison. - Enchantée Clémentine. Daphné m'a beaucoup parlé de vous. Et en bien, ce qui est plutôt rare chez elle. - Je vous en prie ! Je suis critique à l'égard de ceux qui m'entourent, ce n'est pas du cynisme. Dominique, la quarantaine apparemment, arborait une robe noire aux longues manches effilées, avec un décolleté sans fond, s'ouvrant sur une poitrine opulente. Elle me tendit une main que je serrai gauchement, surprise que j'avais été par l'irruption des deux femmes, tandis que je me rendais coupable de voyeurisme. Daphné se mit à mes côtés en me tenant le bras, pendant que Dominique passait devant nous pour ouvrir. L'assemblée n'était composée que de femmes, toutes en tenue de soirée, habillées avec goût. Je devais certainement être celle qui jurait le plus, la moins

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DIMANCHE 27 JUILLET 2014

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