LA NUIT DES MASQUES

La nuit des masques est un événement secret, instigué par une étrange société de l'ombre, composée d'hommes et de femmes que l'on devine issus des plus hautes castes de la société parisienne. Si je vous en parle aujourd'hui, c'est que j'en ai fait personnellement l'expérience. En effet, il m'a été donné d'y entrer et d'en expérimenter les rites. Cela ressemble à une énorme parc à débauche pour riches qui s'emmerdent, souhaitant garder l'anonymat sur leurs petites soirées mondaines. Et les cérémonies qui s'y déroulent n'ont rien d'occultes… Il s'est passé tant de choses en une seule nuit, des détails étranges que mes yeux ont vus mais que mon cerveau n'avait pas retenus, qu'il me faut commencer par le début. En passant, on ne sort pas de cet endroit comme on y est entré. On en sort transformé, du tout au tout ! Laissez-moi alors vous brosser un portrait des gens présents à cette nuit des masques… Lorsque j'entrai dans la villa, qui n'avait rien de très spéciale hormis un énorme dôme au centre, deux énormes gardiens noirs aux pectoraux aussi larges que ma tête, coiffés d'un masque d'aigle incrusté d'or, me désignèrent une rangée de masques colorés suspendus au mur. Je leur affirmai toutefois que j'avais mon propre masque fabriqué de plumes de paon, ce qui donnait presque l'impression d'un couvre-chef tribal. Ils hochèrent la tête, on me banda les yeux, j'entendis une porte grinçante s'ouvrir, on me poussa à l'intérieur d'une salle qui sentait bon et la porte se referma brusquement derrière moi. On me tendit un bâton que j'empoignai fermement et on me dirigea à travers des dédalles souterrains ramifiés après m'avoir fait descendre des escaliers qui semblaient se perdre jusque dans les profondeurs de la terre. Arrivé au plus bas étage, c'est ce que je supposai du moins, la main qui me dirigeait reprit le bâton et on me poussa à travers une nouvelle porte avant de la refermer derrière moi. Lorsque je retirai mon bandeau, j'étais dans la pièce centrale de la villa, pièce surmontée de l'énorme dôme. J'aperçus un couple étrange, dissimulé dans de longues capes noires à larges capuches coniques, se promenant entre des corps étendus sur une espèce d'énorme couche, une couche à la dimension de l'immense pièce où se déroulait la scène. Ce qui me frappa le plus, c'était tous ces visages dissimulés derrière des masques émettant des sons d'extase. On aurait dit qu'un carnaval s'était subitement transformé en orgie ! Je voyais des corps huileux noirs comme l'ébène sculptés au couteau et coiffés de tête d'animaux se mouvoir sensuellement, se pénétrer et se caresser. Aucun des satyre présents n'esquissaient des gestes brusques, seulement de longs mouvements langoureux, amoureux. J'étais subjugué par ce spectacle étonnant et je continuai à observer la scène jusqu'à ce que mes yeux s'habituent à cette vision de rêve et à la lumière très tamisée qui éclairait la pièce. Ce qui m'avait échappé jusque-là, et qui me surprit davantage que les masques, fut de constater que les groupe de trois ou quatre corps entremêlés étaient de même sexe. Vénérait-on ici l'homosexualité ? Je n'avais rien contre, ces corps excités étaient magnifiques à voir. Je continuai alors ma procession dans cet univers aussi fantastique qu'inquiétant. Les deux tourtereaux ne prêtaient pas attention à moi, le profane, et continuèrent leur chemin après que leur regard me soit apparu un bref instant sous la capuche qui leur couvrait la moitié du visage. N'étant accueilli par personne et ne sachant trop comment agir, je décidai de suivre le mystérieux couple. La femme semblait rousse, car j'aperçus sur ses pommettes hautes des taches de rousseur en grand nombre. Sa démarche était élégante et prudente. Nous devions parfois enjamber les corps nus qui ne se souciaient guère de notre présence et qui s'enlaçaient dans des positions que mon imagination n'aurait pu concevoir seul. L'homme était grand et semblait rachitique même si je n'aurais pu le jurer en raison de l'ampleur de sa cape. J'essayais d'attirer leur attention mais je n'osais pas parler à ce couple qui semblait venu d'un autre monde. Lorsqu'ils me croisèrent à nouveau, l'homme souleva sa capuche pour me dévoiler un visage agréable aux traits aimables. Sa voix grinçante s'adressa à moi d'un ton solennel : - Ouvre tes yeux et ton esprit afin que te soit révélé notre secret antique. Ton initiation consiste à observer, à réfléchir et à comprendre. Si la vérité ne vient pas à toi c'est que tu n'es pas digne d'elle. Confus et irrité par cette phrase

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SAMEDI 10 JANVIER 2015

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