TIPHAINE ET SON DÉSIR

Après deux ans d'une vie partagée entre Québec. Paris. Frankfort et Nice, je retrouve enfin un rythme plus calme. Mon directeur de labo m'avait prévenu qu'être la cheville ouvrière de cette expérimentation internationale sur le calcul partagé n'était pas de tout repos. Je ne m'imaginais pas à ce moment que l'aventure aurait fait de moi une sorte de SDF international. Mes relations en avaient, bien sûr, un peu pâti, mais celles que j'avais conservées en étaient sorties renforcées. Néanmoins cette instabilité n'avait pas facilité l'établissement de rapports amoureux très satisfaisants. De retour dans mon laboratoire de Sophia-Antipolis, l'activité bourdonnante qui a été mon lot depuis tant de mois me manque un peu et les projets en cours me semblent bien étriqués. Le temps de prospecter les agences immobilières en vue d'une installation dans la région, j'ai choisi de me poser dans une location meublée. C'est le but de mon déplacement aujourd'hui. Il s'agit d'une villa sise dans un village sur les hauteurs de Nice. Sa propriétaire, madame Carron, n'en occupe plus que le rez-de-chaussée depuis le décès de son mari. Elle donne l'étage à louer et notre premier contact téléphonique s'est révélé plutôt positif. Je me gare dans l'allée. Elle délaisse ses rosiers pour venir à ma rencontre. C'est une femme charmante et élégante, la cinquantaine. Elle me fait visiter les lieux. La villa est entourée d'un jardin bordé d'une haie touffue. Des massifs floraux accueillent les visiteurs tandis que deux pins-parasols ombragent la pelouse qui s'étend de l'autre coté du grand bâtiment de pierre. La porte d'entrée donne sur un vestibule d'où part l'escalier menant à l'étage. Elle m'y précède en me précisant que j'aurai, bien entendu, un double des clés et que je pourrai entrer et sortir à ma guise. Ses tapis moelleux recouvrant les parquets suffisent à l'insonorisation entre les deux niveaux. Le logement dont j'aurai la jouissance se compose d'une chambre, donnant sur le jardin de derrière, d'une grande pièce principale où est aménagée une kitchenette, d'un bureau en façade et d'une salle d'eau aveugle. Le tout garni de meubles visiblement associés à l'histoire de la maison. L'accord est rapidement conclu et nous signons dans le salon du rez-de-chaussée, les exemplaires du bail. Une semaine s'écoule après mon installation à la villa. La cohabitation avec ma logeuse est des plus cordiales et il n'est pas rare que nous partagions l'apéritif ou même le dîner. Ce soir là elle m'annonce qu'elle a pris 15 jours de congés et qu'elle va recevoir de la visite. Les vacances d'été ont commencé à Paris et sa soeur lui a demandé si elle voulait bien garder ses enfants Yohan et Gaelle pour deux semaines. N'ayant jamais eu d'enfants, elle a de suite accepté, joyeuse de recevoir ses petits neveux. De plus son frère qui est en plein déménagement lui envoie également sa fille Tiphaine pour quelques jours. Ses rapports avec sa nièce n'ont pas été toujours harmonieux, mais depuis quelques temps il semblerait que les orages nés de l'adolescence aient finalement déserté le ciel de leurs relations. Le vendredi suivant, je me prépare à dîner lorsque des pneus font crisser le gravier de l'allée. Des portières claquent, libérant de jeunes voix aiguës. Une joyeuse compagnie pénètre dans la maison, remplit les espaces du rez-de-chaussée d'un brouhaha qui me parvient étouffé. Mon repas terminé, je me pose dans le fauteuil, un roman à la main. Par la fenêtre des cris attirent mon attention. Yohan et sa soeur courent dans le jardin. Ils doivent avoir une dizaine d'années pour le garçon et 7 ou 8ans pour la fillette. Cette présence donne à la maison une ambiance familiale qui ne me déplaît pas. Le lendemain, j'ai en tête de courir quelques agences et peut-être de visiter les endroits où j'aimerais m'installer. Lorsque je prends ma voiture, madame Carron, accompagnée des enfants, est déjà partie chercher sa nièce qui doit arriver par le train. À mon retour, en fin d'après-midi, ma logeuse est à nouveau plongée dans les soins patients qu'elle apporte à ses fleurs. Je m'approche pour la saluer. Elle se retourne. Jusqu'alors masquée par celle de sa tante, j'aperçois la silhouette menue d'une jeune fille. L'expression incontrôlée de ma surprise fait étinceler ses yeux bleus. Elle esquisse un sourire lorsqu'un réflexe fait déraper mon regard sur sa poitrine délicate et ses jambes nues. Je tends machinalement la main à madame Carron, mais mes yeux se

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DIMANCHE 18 DéCEMBRE 2011

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