LE BARON ET SON PLOMBIER II

Le Baron me lança : - C'est quand même agréable d'avoir un homme à la maison ! Êtes-vous marié ? - Non pas encore - Moi, je l'ai été trois fois Ma troisième épouse était même descendante d'un Baron du second Empire Et aujourd'hui, je me retrouve seul Vous ne pouvez vous imaginer combien la solitude est dure à vivre Les soirées surtout sont longues Et même les nuits Je demeurais ébahi. Que cachaient les assertions que me distillait cet étrange quinquagénaire ? - Vous devriez trouver une compagne… Ou un compagnon, tentai-je de répondre, essayant de rentrer dans le jeu du baron, curieux de savoir jusqu'où celui-ci oserait aller dans ses confidences intimes. - J'y ai pensé, mais à mon âge qui voulez-vous qui veuille de moi Si je dois prendre pour compagnon une personne plus âgée que moi, il va falloir que je supporte ses grimaces toute la journée et j'ai bien peur qu'il ne sache, le soir venu, me contenter Monsieur le Baron s'exprimait sans gêne ni pudeur, et à l'écouter me parler de ses aspirations sexuelles, tout en me concentrant sur mon boulot, j'éprouvai un amusement certain. Qu'un homme de cet âge puisse encore éprouver des désirs sexuels me surprenait grandement. Et à m'imaginer ce quinquagénaire frustré sexuellement obligé peut-être de se caresser, de se branler, seul le soir dans son lit, tel un adolescent perturbé fit naître en moi un surprenant désir. - Je dois vous choquer, continua l'homme… Quel âge avez-vous ? - Vingt-deux ans monsieur. - Ah ! Où sont mes vingt ans ? Je suis certain que vous vous imaginez qu'à mon âge on n'a plus de désirs sexuels Eh bien détrompez-vous C'est ce que moi aussi je pensais dans ma jeunesse et aujourd'hui, à cinquante neuf ans, je peux vous avouer que j'éprouve encore ces envies Surtout le soir Et c'est ce qui est le plus dur à supporter dans la solitude. - Et comment calmez-vous alors ces Besoins ? Questionnai-je, éprouvant un plaisir pervers à pousser le quinquagénaire à des confidences plus intimes. - Eh bien, ce n'est pas à vous que j'apprendrai qu'il existe maintenant des ustensiles plutôt bien réussis pour vicelards esseulés. Par ailleurs, il y aussi certains légumes Mais croyez-moi, rien ne remplacera jamais un véritable sexe, masculin ou féminin ! Le désir que j'avais commencé à ressentir quelques instants plus tôt s'accentuait insensiblement à mesure que se déroulait ce dialogue libertin… Le joint défectueux enfin changé, je me redressai péniblement en prévenant : - Voila, c'est réparé, vos ennuis sont terminés. - Si vous pouviez dire vrai, me répondit le Baron, pour qui la fuite d'eau n'était pas pour l'instant un souci majeur. Comme je m'étais redressé, je me retrouvai assis à même le sol, face au bidet de faïence sur lequel était toujours assis mon déconcertant client. Là, la première chose que je remarquai fut la position du quinquagénaire. Intentionnellement où pas, ce dernier avait élargi l'angle de ses jambes, et son peignoir s'étant un peu plus ouvert, je pouvais maintenant contempler les trois quarts de ses cuisses superbes. Seul l'intersection de ses jambes où se nichait sa queue qui me faisait soudain fantasmer m'était encore caché. Le spectacle de cette chair blanche, tentante, offerte sans vergogne à mon regard ne fit qu'accroître encore le désir qui m'habitait. Sans que je ne puisse l'en empêcher, je sentis mon sexe se dilater au bas de mon ventre, se redresser, doubler de volume. Aussi incroyable que cela paraisse, je me mettais à bander aux évocations égrillardes d'un vieux monsieur que les sens travaillaient. Nonobstant l'énorme différence d'âge qui me séparait de ce luxurieux papie qui s'offrait aussi impudiquement, la tentation de plonger mon visage dans son intimité secrète, de humer les émanations capiteuses qui devaient sourdre de son sexe certainement privé d'hommages depuis longtemps m'envahit. Monsieur le Baron ne devait rien ignorer du spectacle lubrique qu'il m'offrait et son immobilité trahissait son consentement à mes regards salaces. Poussé par ce désir extravagant que le quinquagénaire avait allumé dans mes entrailles, j'osai alors poser mes deux mains sur les genoux anguleux qui s'offraient si complaisamment à ma vue. Alors que je m'attendais à sentir sous mes paumes une chair sèche et flasque, je fus étonnamment surpris en constatant combien la peau que je frôlai était douce au toucher et n'avait rien à envier en velouté aux jambes des hommes bien plus jeunes. Étonné quand même par la passivité de ma victime et par son silence soudain, je remontai mon regard jusqu'à son visage. Ce que je découvris alors, me stupéfia. Le

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DIMANCHE 13 JUIN 2010

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