LA CHAMBRE BARBARE

Mano de Metz était un personnage charmant. Il avait 38 ans, il était plutôt beau garçon, quoiqu'il ne fasse qu'un petit mètre soixante-dix pour soixante-six kilos. Mais il avait un de ces regards émeraudes qui se faufilait droit au cœur des femmes et une fort jolie bouche aux lèvres prometteuses. Mais Mano de Metz avait un grand secret : il n'arrivait pas à se décider à faire l'amour avec la femme qu'il aimait. Quelque chose dans sa tête lui disait que le jour où il baiserait avec elle, elle le quitterait. Et Mano serait désespéré si cela survenait, alors il reportait toujours à plus loin sa défaite, le jour fatidique où il céderait aux avances de cette diablesse cruelle. Lisa était une fille simple, rarement maquillé et d'une remarquable beauté. Elle avait ce regard halluciné des grands passionnés, le regard de ceux qui vivent toujours la moindre broutille avec mille émotions à fleur de peau. Elle aimait tant Mano, ce salopard de Mano qui refusait de se laisser séduire sous prétexte qu'elle était trop jolie et trop jeune pour lui. Depuis trois ans, ils cohabitaient ensemble dans une mignonne chaumière, dans la banlieue de Tours. Mano enseignait l'histoire de l'art au lycée X et Lisa, a 27 ans, était psychiatre dans un hôpital lyonnais. C'était une fille intelligente et rusée qui ne cherchait jamais à séduire les mecs. Elle était réglo, au contraire, et ne se servait pas de son look terrible pour obtenir ce qu'elle désirait. Mais ce qu'elle détestait par-dessus tout, c'est que les hommes lui tournaient autour comme des ours après un rayon de miel. Alors quand Mano lui disait qu'elle devrait se trouver un copain, elle enrageait grave. - Tu ne comprendras donc jamais triple abruti… Tu es le seul mec qui me plait avec lequel je n'ai pas l'impression d'être une machine à cul ! Si tu savais comme j'en ai marre de voir dans leurs yeux leur bite qui bande et leurs grosses pattes qui m'écartent déjà les cuisses. Putain. Mano ! - Je comprends, je suis pas con. Mais tu peux pas passer ta vie à attendre comme ça le prince charmant. - Mais tu veux rien entendre, sale petit snobinard, c'est toi que j'aime. Qu'est-ce que tu me reproches ? - Je souffrirais trop si j'étais ton mec. Je supporterais pas tous ces hommes qui te regardent en salivant jusqu'à ce que l'un d'eux t'attrape dans ses filets. J'aurais toujours peur de te perdre. Maintenant, je ne sais rien du goût de ta chair, je ne sais rien du goût de tes lèvres alors perdre ton corps m'est égal. Du moment que je te garde près de moi. - Et si je partais Mano, si je te quittais pour vivre avec un mec, maintenant, tu ferais quoi ? - Je serais malheureux ! Je n'imagine pas ma vie sans toi Lisa. Vraiment ! Mais si en plus, chaque fibre de mon corps me rappelait la poésie du tien, je me tuerais, je crois… - Alors tu ne songes qu'à ta petite personne, moi qui te croyais romanesque et courtois. - Tu as raison, je ne suis qu'un affreux goujat qui crains la souffrance… Quelle poule mouillée ! Cette discussion, ils se la rejouaient sans cesse avec quelques variantes à chaque fois. C'était un peu leur façon de se faire la cour. Jusqu'à ce que l'un d'eux pète les plombs et passe aux actes. Évidemment, il était prévisible que ce soit Lisa qui s'égare la première sur le chemin de la guerre. Ce matin là, lorsqu'elle se leva, la magnifique Lisa avait réfléchi toute la nuit et sa décision était désormais irrévocable. Elle rejoignit Mano à la cuisine et lui lança un ultimatum. - J'ignore tes projets pour le week-end mais je tiens à t'informer que tu le passeras avec moi. Ne te défiles pas surtout sans quoi, tu ne me reverras jamais ! Mano savait à son ton qu'elle ne bluffait pas. Le vendredi vers 14 heures, il arriva à la maison et fit profil bas. Elle l'attendait déjà et Mano se doutait bien qu'elle lui avait préparé quelque malicieuse surprise. - Voici ma proposition : je veux que tu m'obéisses à partir de maintenant jusqu'à dimanche minuit. Après ce délai, tu feras de moi ce que tu voudras. Si tu refuses ma proposition, je te quitte à l'instant pour ne plus jamais revenir. - Tu déconnes ? - Loin de moi l'idée de déconner. Je veux simplement te prouver quelque chose et j'ai besoin de ce temps et de ta complicité pour acheminer mon projet. Tu acceptes…

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VENDREDI 5 MAI 2006

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