L'écrivaine anglaise

Le ciel était d'une pureté fabuleuse cet après-midi là. Je conduisais en regardant ce bleu infini, un peu chamboulée par les quelques verres que j'avais calés à un bar de St-Tropez. C'est pourtant vrai que je roulais un peu rapidement et lorsque je pris la courbe et que j'emboutis l'arrière d'une jolie Clio, je savais que j'étais dans la merde… J'ai rangé ma Audi TT sur l'accotement et j'ai rejoins le conducteur de la Clio. Elle sortit de sa caisse. Pas très grande, un peu costaude, les cheveux courts et noir avec des fils argentés, la quarantaine, sans aucun doute. Ni mignonne, ni moche si j'excepte un air coquin et un blouson de cuir qui lui filait des airs de loubard charmants. J'ai fais mine basse en m'excusant et j'ai voulu jouer la star un peu pressée qui prend le temps de parler à son public. Mais elle m'a remis sur les rails illico… - Okay, je sais qui vious être but on est pas là pour signer le photo, cutie. J'ai rengainé mon baratin et je lui ai demandé ce qu'elle voulait. Elle me répondit de cet accent amusant. - Rien, just le info nécessaire pour l'insurance, c'est enough. Avec un sourire radieux, elle ne voulait rien de plus que ce qu'il fallait pour me vendre aux paparazzis. Alors j'ai voulu régler à l'amiable. - Dites-moi combien vous voulez et l'incident est clos. - Je vois ! Vious pensez que je peux faire de la gossip avec cette histoire. Okay, je vious donne le adresse de ma mécano et vous payez les dégâts. C'est okay avec vious ? - Je veux bien mais laissez-moi vos coordonnées aussi. Le lendemain, je sonnais chez elle dès 16 heures. Je voulais m'assurer que tout ça ne finirait pas dans les tabloïds. J'étais une méga star du cinéma, au sommet de ma popularité, et j'avoue que le moindre de mes mouvements était épié et médiatisé avec une constance qui ne me laissait aucun répit. Il me suffisait de croiser un mec dans la rue pour qu'on me prête une liaison, alors imaginez ce que l'on aurait pu dire, sachant que j'avais conduis alors que j'étais ivre. Elle m'ouvrit, un peu surprise de me trouver là. Elle me fit entrer et m'offrit un verre. Le fait qu'elle ne semblait pas du tout impressionnée par ma présence me la rendit immédiatement sympathique. J'appris qu'elle était écrivaine et à voir sa villa, elle ne se débrouillait pas trop mal. Elle était de Liverpool et son accent me ravissait l'oreille, sa voix sonnait comme des pas sur du velours : une voix très chaude et très sexy. Je me sentis tout de suite bien avec elle. Elle me fit visiter son jardin, immense et magnifique, vestige de sa dernière liaison avec une véritable artiste de l'horticulture qui l'avait plaqué un an plus tôt. Nous avons parlé d'un tas de trucs sans jamais faire allusion à ma célébrité. Et je me suis sentie comme un être humain pour la première fois depuis longtemps. Je lui ai raconté ma vie de nomade d'un hôtel à un autre avec mes deux jeunes fils, la nounou et le précepteur. Et puis nous sommes devenues amies. Au bout d'un mois, j'ai acheté à prix d'or la villa à côté de la sienne, à Grasse. Il m'a fallu partir en tournage pour quelques semaines et quand je suis revenue, j'ai su que j'étais amoureuse d'elle. Trishia m'avait manqué à un point que je ne comprenais pas moi-même. Alors je lui ai dit. Comme je croyais que c'était dans la poche, j'ai été surprise de sa réaction. Elle m'a clairement signifié qu'elle ne voulait pas me perdre pour une banale histoire de cul. Conclusion, elle préférait rester mon amie. J'ai donc mis des mois à l'apprivoiser, à tenter des approches physiques, à chercher des signes d'affection… Inutile, elle habitait une forteresse imprenable. Chaque fois que je la serrais de trop près, elle filait, prétextant un coup de fil à donner, un truc oublié sur le feu de la cuisinière ou n'importe quel hasard qui pouvait la tirer d'affaire. Après un an, j'étais épuisée et à bout d'idées. J'étais belle, du moins on le disait. Et terriblement sexy. Je n'avais qu'à faire un geste et aussitôt une meute d'hommes et de femmes se serait jeter à mes pieds. Nous le savions toutes les deux. - Je comprends pas why tu vas pas avec des mecs ou des nanas qui te plait ? - Parce que c'est toi que j'aime ! - Mais tu sais, c'est pas possible… Then what are…

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JEUDI 21 JUILLET 2005

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