LE GRAND CAVALIERI

Antoine travaillait depuis quelques mois dans une célèbre boutique de mode. Jamais encore il n'avait vu celui que tous appelaient le “grand Cavalieri” avec une emphase pleine de respect. Antoine interrogeait donc assez souvent ses camarades de travail au sujet de ce patron mythique dont les apparitions étaient plutôt rares. - Le jour où tu le verras, sa beauté te médusera. C'est un chef-d'œuvre ce type, il est pas humain, il est divin, disait l'un d'eux. - Splendide pour sûr ! Mais quel caractère il a ! Ajoutait un autre. L'épais mystère entourant le grand Cavalieri semblait ne jamais vouloir se dissiper et Antoine en faisait une sorte d'obsession. Chaque jour, il posait davantage de questions mais personne ne semblait vouloir lui fournir de réponses intéressantes : - D'où vient-il ? - De quelque bled italien… - Quel est son prénom ? - Vicente. Vittorio. Ottavio, allez savoir ! - Est-il vraiment grand ?” - Sûrement qu'il doit faire dans les un mètre quatre-vingt-dix. - Quelle couleur ses cheveux, ses yeux ? - Noirs les cheveux, noirs les yeux. - Est-il marié ? - ??? À cette question, on rigolait sous cape. Assurément le beau Cavalieri n'était pas marié et le petit Antoine finirait bien par l'apprendre. Un soir. Antoine, qui avait travaillé assez tard, décida de rentrer à pied. Il voulait réfléchir au cas du grand Cavalieri. Il s'était juré de mener une enquête et d'épater la galerie en découvrant des détails scabreux sur la vie du patron. Il songeait donc à sa dernière trouvaille lorsqu'il se sentit poussé à l'arrière d'un immeuble, une main fermement appuyée sur sa bouche. Il se débattit mais l'individu derrière était plus grand et beaucoup plus fort que lui. Il s'adressait mille reproches de n'avoir pas pris un taxi, essayait de se retourner pour voir l'agresseur, gigotait dans tous les sens afin de lui échapper, rien n'y faisait, il était serré dans l'étau du bras musclé qui le retenait. Antoine n'était pas bien corpulent. 19 ans à peine, un mètre soixante-dix-sept, mince comme un fil quoique son corps avait la chair dure et de jolies fesses bien fermes. Ses boucles brunes ondoyaient de chaque côté de son visage et son regard bleu sombre ne laissait personne indifférent. Sans doute que le type derrière l'avait suivi pour ces raisons. On la plaqua face contre un mur de pierre tout en lui maintenant un genou dans les reins, histoire de lui bander les yeux. La pression dans son dos était trop forte pour qu'il utilise ses bras pour se libérer. Après on lui attacha les mains derrière le dos et on le retourna. Il sentit d'abord un nez qui se promenait sur son visage et son cou et qui le humait sans discrétion. Le genou de l'individu s'était niché juste au-dessus de son pubis et exerçait une légère pression qui l'effrayait et le troublait à la fois. On lui chuchota à l'oreille : - Laisse-toi faire, ne résiste pas, tu verras comme c'est bon ! Antoine, outré, répliqua d'un “salaud !” bien audible et cracha au hasard en espérant que sa salive atteigne le visage de l'agresseur. - Hum… Ta salive est délicieuse ! Cette voix, murmurée au creux de l'oreille, chaude et provocante. Antoine ne savait plus trop. Quand l'individu ouvrit le blouson de cuir d'Antoine puis déchira la chemise en dessous, libérant un torse en plein développement, le jeune homme se troubla et eut un sursaut indigné. Antoine savait très bien que crier ne l'aiderait pas, personne ne se mêlait jamais des viols de rue. Les mains gantées de l'individu effleuraient doucement le bout de ses aréoles et le contact du cuir sur sa peau le fit frissonner. Une langue brûlante lui mouillait le cou et les oreilles. Malgré lui. Antoine sentait son corps ramollir et son souffle raccourcir. Il se maudissait de cette complicité involontaire lorsque le genou qui lui barrait le bas-ventre se glissa entre ses cuisses. Une charge électrisante lui traversa le zob et il émit un petit gémissement, ce qui n'échappa pas à l'individu. - Tu vois, je t'avais bien dit que tu aimerais. Antoine perçut alors une sorte d'accent dans la belle voix velouté du violeur. Les lèvres de l'individu s'acharnaient sur les lèvres d'Antoine, le corps de l'individu ondoyait contre le corps d'Antoine, les mains de l'individu caressaient avec fougue les mamelons percés d'Antoine et bientôt, envoûté par le rythme de toutes ces caresses à la fois. Antoine desserra les dents et l'envahisseur y engouffra sa langue agile, fouillant passionnément…

» rencontres ?  Château-Thierry

VENDREDI 25 MAI 2007

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