MAÎTRE SAMSON ET LE POURCEAU

Il avait la cote le salopard. Son auditoire était grandiose. Partout à travers le pays on le regardait débiter injures et invectives avec une avidité grandissante. Ses percées dans l'ignominie semblaient ne plus avoir de frein, il se dégoûtait un peu. Il avait donc pris l'initiative de séances chez Maître Samson, à la suggestion d'un ami. Cela lui était salutaire. Gérard ne fréquentait pas le donjon de Maître Samson de façon ordonnée. Il y venait quand le poids de sa crapulerie l'obligeait à se remettre en question. Alors l'odieux Samson le recevait, toujours au beau milieu de la nuit et il lui faisait servir quelques verres de whisky sec avant de le corriger vertement. La soubrette de Samson le faisait entrer et asseoir dans un fauteuil à sangles. La salle dans laquelle on torturait le vaniteux Gérard était tendue de soie noire, du plafond aux lattes du parquet. Bien calé au creux du fauteuil rouge, le présentateur dégustait tranquillement le liquide ambré sous l'œil vicelard de Sophie, la soubrette. Puis la lumière s'éteignait subitement et Samson apparaissait à la lueur d'un bougeoir, sobrement vêtue à la manière d'un bourreau du 18e siècle. Ses cheveux longs et crasseux étaient enfouis sous une casquette de titi et les formes flasques de son corps disparaissaient sous un accoutrement grossier : une chemise de flanelle, un vieux veston de laine brun, un ample pantalon de lainage gris, de grosses bottes noires à talons ferrés. Il portait un loup qui lui couvrait entièrement le haut du visage, ne laissant voir que des lèvres épaisses et des dents pourries. Samson tenait à la main une sorte de gourdin, bardé de coussinets de cuir sombre, qu'il faisait claquer à l'intérieur de son gant de daim. La soubrette allumait une dizaine de bougies dispersées aux quatre coins de la pièce puis se retirait discrètement. Alors seulement pouvait s'entamer la cérémonie d'humilité. Gérard tombait à genoux aux pieds du fauteuil pour implorer la grâce de Samson qui la refusait systématiquement. Ce refus s'accompagnait d'une bonne gifle sur la joue, suivie d'un coup de gourdin plus vigoureux sur la hanche. - Tu n'es qu'un vermisseau. Boursault, tu m'entends ? Un abominable vermisseau ! Une merde puante qu'il me faut corriger ! Et Gérard se mettait à ramper en se tortillant sur le sol, admettant qu'il n'était qu'une abomination et souhaitant la correction largement méritée. Les coups de gourdins pleuvaient aussitôt sur son fessier et ses reins, couvrant presque le son de ses plaintes. Mais il aimait, assurément ! Puis Samson lui foutait des coups de pied, dans les flancs, dans les cuisses. Il lui écrasait le dos de ses lourdes bottes et lui crachait dans les cheveux. Comme il portait ses cheveux presque rasés, les viscosités de Samson s'écoulaient facilement jusque sur son visage, dégringolant le long de l'arête nasale pour achever leur chute sur les lèvres de Gérard. Alors il léchait cette bave et semblait même en raffoler. Samson en rajoutait toujours, si bien que le crâne du présentateur avait bientôt l'allure d'une véritable soupière. Comme il jubilait alors le bourreau ! Puis il se lassait et le retournait sur le dos d'un solide coup de bottes dans les côtes. Là, il grimpait sur lui, marchait sur son torse et descendait lentement jusqu'aux parties intimes. Il débusquait la queue déjà raide et la ployait sous son talon. Gérard gueulait… Un coup de gourdin dans les couilles suivait. Tandis que le présentateur se tordait de douleur, le monstre masqué en profitait pour l'abreuver de coups sur le fessier. - Et bien Boursault, on dirait que le gourdin te réussit, c'est que tu as la gaule, mon petit bonhomme. Samson se penchait sur lui et libérait sa verge raide, un long sexe bien rose et noueux comme le tronc d'un vieux chêne. L'horrible bourreau se permettait une petite léchée, juste une toute petite léchée, ses grosses lèvres charnues se refermaient avec soin sur le gland de Gérard, répandaient un jet de salive épais et onctueux qui s'écoulait le long du chibre tremblotant et ce bref instant de douceur lui arrachait presque des larmes. Il avait une bouche visqueuse qui le rendait fou et ces agaceries lui mettaient les nerfs à vif. Samson le savait et en abusait considérablement. Quand la pointe de sa langue, sortant indécemment d'entre ses lèvres baveuses, suivait les ondulations des veines du pénis, il se cambrait et s'imaginait un instant le culbuter pour lui forer la bouche, s'engloutir bien au fond de cet anus facial. Mais il savait…

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VENDREDI 15 JUIN 2007

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