MÉTAMORPHOSE D'UNE JEUNE PUTE

Il ne pleuvait pas, il tombait des hallebardes. Il était tard. Les essuie-glaces luttaient vaillamment pour écarter les cataractes qui se déversaient sur le pare-brise. Marcel était fatigué mais, tout à coup, il se rendit compte qu'il avait un creux. À peine une heure plus tôt, il avait téléphoné pour annuler le dîner prévu avec une belle divorcée qu'il fréquentait. Elle ne manquait pas d'attraits mais, à la longue. Marcel s'était rendu compte qu'il s'ennuyait avec elle. Sur le coup d'une impulsion, il s'engagea dans un endroit, gara sa voiture, gagna l'interieur du bar en fonçant sous la pluie et s'installa sur une banquette dans un coin tranquille. Il commanda un sandwich au poulet et du café, déplia son journal et se plongea dans la rubrique sportive. Lorsque la serveuse vint apporter sa commande. Marcel était confortablement avachi. Il avait besoin de se détendre après une longue et rude journée. Soudain, une voix criarde s'éleva : - Mais v'là mon dumier… Étonné. Marcel leva les yeux de son journal et regarda la jeune fille furieuse plantée devant sa table, bras croisés sur un t-shirt douteux, jambes écartées, dans un pantalon de treillis qui aurait pu en contenir deux comme elle. Ses yeus lançaient des éclairs. - Tu te rappelles pas de moi hein ? - Non, pourquoi ? - Pouquoi ?????????? Pourquoi ! Ah, l'enfoiré !!!!!!! Marcel posa son journal. - Dis donc, tu sais à qui tu parles, au moins ? - Un peu ! À un sale flicard. Marcel commençait à sentir la moutarde lui montrer au nez. - Et je te connais, moi ? - En tout cas, tu devrais ! Cracha la jeunette. Grâce à toi, je me suis fait mettre à l'ombre pour deux ans. C'est alors qu'il remarqua la coquetterie dans son oeil gauche et il se souvint. Cette fille était la petite prostitutée à tête de bébé rose qui l'avait raccolé un jour dans la rue. Après un coup de pied à la cheville, il avait appelé la brigade des mineurs, leur avait indiqué sa planque et donné une description de la fille. Elle devait avoir 16 ans, alors ils l'ont embarqué et envoyé en maison de redressement… Fini le trottoir. Elle était si jeune !!! - Tu étais en prison ? - Maison de redressement. - Tiens, je croyais que tu avais dix-huit ans… - C'était du bobard et alors ? J'ai croupi deux ans dans une cabane pleine de pisseuses en bambinette. Merci cow-boy ! Marcel s'efforça de ne pas rire. La fille piquait une crise de colère désespérée. Il valait mieux ne pas jeter d'huile sur le feu. - Allons, dit-il, c'était pour ton bien. - Et mon cul, c'est du poulet ? Grinça la fille. Puis, contre toute attente, elle s'assit et déclara : - On m´a posé un lapin, alors tu pourrais peut-être me payer un jus. Tu me dois bien ça. Marcel capta un regard plein de convoitise vers le sandwich. Marie se toucha le nez d'un revers de main, elle était visiblement au bout du rouleau et il se sentit remué. - Tu veux casser la croûte aussi ? Proposa-t-il - Mmmouais, grogna-t-elle comme si elle lui faisait un honneur insigne en acceptant. Marcel passa la commande, puis demanda : - Comment t'appelles-tu ? - Marie, mais qu'est-ce que ça peut bien te foutre ? - Dis donc ! Je te paie un sandwich, je peux quand même connaître ton nom. Elle lui lança un regard méfiant et grommela - T'es bien flic va… Puis son sandwich arriva et elle se jeta dessus avec une voracité de fauve. Marcel l'observait, petits ongles ronges, cou crasseux, cheveux hérissés teints en orange. Elle était piteuse et poutant, il lui trouva quelque chose d'attachant. «C'est l'instinct paternel qui parle» songea-t-il en faisant la moue. - Au fait, reprit-il, j'espère qu'ils t'ont bien relâchée et que je ne suis pas en train de payer manger à une fille en cavale. - Y m'ont relâchée, répondit-elle la bouche pleine. Ils ont bien été obligés parce que ma frangine a fini par venir me chercher et d´abord, j'ai dix-huit piges maintenant. Je suis capable de me débrouiller moi-même. - Ça, j'en suis sûr Elle le regarda en biais. - Comment ça ? Si tu m'avais pas collé les mineurs sur le paletot, je serais peut-être jamais allée en cabane. Là-bas, j'ai connu des gonzesses à la coule qui m'ont appris des tas de choses. Soudain. Marcel réalisa que sa place n'était pas là, assis à table avec cette jeune repentante. Vite, il demanda l'addition. - Où tu vas ? S'informa-t-elle. - Je rentre, répondit-il, un peu sarcastique. - Tu pourrais pas me faire un bout de conduite ? Demanda-t-elle

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LUNDI 24 OCTOBRE 2011

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