Chaque année nous passions, mes amies d'enfance et moi, l'été à la campagne. Nous avions toutes plus ou moins la vingtaine et, même si certaines d'entre nous avaient un boulot sérieux depuis quelques temps déjà, les autres étudiaient encore à l'université. Pour ne pas se perdre de vue et ne pas abandonner notre jeunesse si tôt. Chloé. Christèle et moi, aimions à prendre nos cinq semaines de vacances pendant les mois d'été afin de les passer avec nos copines toujours étudiantes, Léa et Mélanie. Cette année, nous avions toutes été d'accord pour passer l'été en Suisse, où Mélanie comptait fonder un jour une famille. La chaleur était installée depuis peu dans notre petit bourg de Noyon-en-Oise. Demain était le jour du départ et Mélanie avait insisté pour m'aider à préparer mes bagages (nous partagions le même appartement), les siens attendant depuis plusieurs jours à côté de la porte. - Alexia, tu ne peux tout de même pas apporter ce bikini immonde en Suisse, tu auras honte d'être ainsi affublée si tu savais à quel genre d'hommes nous pourrions nous frotter, m'affirma-t-elle d'un ton presque suppliant, appuyé d'un regard coquin qui ne laissait aucun doute sur ses intentions scabreuses. Je crus alors voir des lacs d'eau cristalline nichés dans les paysages montagneux de la Suisse, des plages de sable fin qui s'étendaient vers un horizon parsemé de vallons et de collines, des ballades en cheval dans les rues pittoresques de Baden, sans parler de la magnificence légendaire de Zurich, de Genève et de Lausanne ! Mélanie, elle, semblait encore s'être perdue dans ses pensés lubriques, et cela me fit sourire. En temps et lieu, nous pourrions nous adonner à toutes nos passions, aussi différentes soient-elles. Et si j'étais certaine que Mélanie ne manquerait pas d'attirer de beaux mâles vers nous en Suisse, c'est moi qui, comme toujours, ferait office de guide touristique. Sans moi, mes quatre copines s'en tiendraient à la baise, aux orgies, à la débauche, quoi ! Je me débarrassai finalement de ce bikini en l'envoyant valser au fond de ma garde-robe comme je le faisais avec tous mes vêtements passés mode. - Alors, tu préférerais peut-être que je m'affuble de celui-ci ! dis-je en me retournant vers elle avec un maillot une pièce encore plus risible que le précédent. - Oh oui, si tu comptes te taper de vieux bonhommes aveugles, tu feras certainement fureur ! Je mis fin à ses railleries en l'envoyant tenir compagnie à l'autre laideur au fond de la penderie. Je trouverais bien un joli bikini quelque part en Suisse ou alors il nous faudrait dénicher une plage nudiste ! Mélanie, pour qui le style importait plus que tout autre chose et qui était toujours admirablement fringuée, acquiesça en soupirant avant de se diriger vers sa chambre où elle tomba sur son lit, crevée par tant de préparatifs. J'avais toujours été un garçon manqué, et ce n'est que tout récemment que Mélanie, le canon de notre clique, et Léa, une autre bombe super bien fringuée, m'ont convaincue ou plutôt contrainte à affirmer ma féminité. J'avais donc troqué, à contrecur, mes jeans amples et t-shirt originaux pour des jupes courtes et des débardeurs pailletés, mes baskets et ma casquette pour des talons de six centimètres et des pinces à cheveux roses bonbons. Je me trouvais ridicule ainsi relookée mais je ne me sentirais jamais plus ridicule, qu'à la soirée du bal des finissants, où toutes mes amies avait obtenu des avances alors qu'aucun mec n'avait même posé le regard sur moi. Lorsque le lendemain, mes copines m'avaient raconté leur dépucelage «extraordinaire», je m'étais renfrognée, ressentant pour la première fois de la jalousie envers mes copines. Mon problème, selon Léa et Mélanie, et secrètement Chloé et Christèle, deux filles marginales mais deux filles méga sexy tout de même, était mon style. J'étais ringarde en d'autres mots. Je ne pouvais le nier alors je me suis ralliée à leur idée. Elles m'ont toutes accompagnée dans les boutiques, ce qui faisait leur bonheur mais qui fut une humiliation pour moi. Je me trouvais complètement ridicule, affublée de tous les chichis féminins inventés pour satisfaire les fantasmes masculins. J'avais toujours été rationnelle, intellectuelle, en comparaison de mes amies qui étaient toutes de frivoles courtisanes. Cette journée-là pourtant, j'étais rentrée chez moi avec une douzaine de sacs de vêtements sexy Je m'endormis tôt également ce soir-là, en rêvant de monts et de vaux, en m'imaginant être déjà là-bas, les pieds dans l'eau, le visage tourné vers le soleil. Notre
JEUDI 2 OCTOBRE 2008
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