La trahison

Il avait grandi dans Liverpool, passé trois ans à galérer dans Londres pour essayer de décrocher une figuration ici ou là. Pour lui, acteur, un contrat à Hollywood était une aubaine, quels qu'en fussent les termes. Les femmes étaient folles de lui, pendant deux ans, il fit son petit bonhomme de chemin dans le milieu. Puis il jeta son dévolu sur la jolie maîtresse d'un administrateur des studios, lequel s'arrangea promptement pour faire résilier son contrat. Deux ans, et il n'avait rien fait d'autre que de petits bouts de rôles dans une série de films à la noix. Puis, soudain, plus de contrat, plus d'argent, plus d'avenir. Un jour qu'il traînait dans un pub anglais, il aborda une fille. Elle s'appelait Jackie Von Hers. Petite secrétaire besogneuse. Jackie est vraiment très jolie. Elle n'est pas grande mais très bien proportionnée, brune aux yeux noirs à l'éclat intense quand elle vous regarde. Elle est toujours habillée de façon très chic, parfois sexy, voire carrément provocante. Elle affectionne les pantalons moulants, toujours dans les tons clairs, souvent taille basse, et sacrifie régulièrement à la mode en laissant voir son string dépasser du pantalon, juste à la naissance des fesses. Le lieu n'étant pas climatisé, elle porte la plupart du temps des petits hauts minimalistes, sans manches, dans des tissus souples et fins. Mais quelle fantastique paire de lolos ! Alors, il lui propose une sortie. Jackie accepte sans se faire prier. Ils vont chez elle et parlent de lui. Fred boit du petit-lait. Quelle autre fille aurait accepté de parler de lui, rien que de lui, pendant cinq heures d'affilées ? Jackie est une fine mouche. Jamais encore Fred n'a reconnu cette qualité à une femme. Elle refuse de coucher avec lui et lui assène de petites tapes sur les mains à chaque fois qu'il les approche de ses fascinantes mongolfières. Elle lui donne une foule de conseils avisés au sujet de sa carrière et, à leur deuxième rendez-vous, il lui prépare le meilleur repas qu'elle n'a jamais dégusté. Ils ont une relation platonique pendant six mois. Ils se téléphonent chaque jour et se voient deux fois par semaine. Fred adore la conversation de Jackie ; elle a une réponse à chaque problème. Et, pour avoir des problèmes, il en a ! Il lui parle des filles qu'il carambole, de ses difficultés à trouver du travail. Audiences et entrevues se succèdent sans jamais aboutir. C'est déprimant. Sans parler des coups que cela porte à son amour-propre. Mais Jackie est merveilleuse. Non seulement elle l'écoute mais elle lui fait sa lessive et lui offre un succulent dîner deux fois la semaine. Une soir qu'il est au lit avec une de ses maîtresses mariées, l'époux trompé rentre inopinément. Fred doit filer en catastrophe par la fenêtre en tenant son pantalon à deux mains. Persuadé que Jackie va beaucoup rire de son aventure, il décide de lui rendre une visite impromptue. Quelle surprise de trouver un homme chez elle ! Sur la table, des fleurs et des chandelles. Il y a un plat avec les restes d'un rôti à l'étouffé, succulent à un juger par l'odeur. Voilà qu'ils arrivent et qu'ils s'installent au salon sur le canapé. Jackie porte une robe décolletée. Elle toise Fred, ses cheveux hirsutes, ses vêtements tire-bouchonnés et dit d'un ton pincé : - Je te présente Jerry Cavallera. Il ne lui était jamais venu à l'idée qu'elle puisse avoir des relations masculines et il en éprouve un dépit irrationnel. Il se laisse négligemment tomber dans un fauteuil. Sans un mot, il adresse un signe de tête au nommé Jerry Cavallera puis, tendant les bras, applique une claque sur les fesses de Jackie et lance : - Sers-moi donc un verre, chou. Un scotch avec beaucoup de glace. Elle le fusille du regard mais s'exécute. Fred prend racine dans le petit appartement et, au bout d'une heure. Mr. Cavallera finit par s'en aller. Combien de temps s'est écoulé quand il reprend conscience, après avoir rêvé d'une folle nuit d'amour ; il sent son sexe quelque peu gonflé mais il est temps de revenir à la réalité et il se décide à rouvrir les yeux. Elle est là, debout, presque à ses pieds. Il se frotte les yeux, je ne rêve pas : ses seins, sa taille, son ventre plat, ses jambes fuselées et toujours, ce regard : maintenant, il en est sûr. Il essaie de sourire, il est hypnotisé, paralysé. Jackie explose. - Ah vraiment, je te remercie ! - Qu'est-ce qu´il y a ? Demande Fred avec un grand sourire. - Comment…

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MERCREDI 3 MAI 2006

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